Un vélo peut-il jamais être trop léger ? Fuji ne le pense pas…
Il existe de nombreuses écoles de pensée sur le poids du vélo. La plus populaire est ce que nous appellerons l'approche Froome, où vous allez simplement aussi léger que possible. En tant que tel, vous ferez des choses comme choisir un Dogma F8 XLight plutôt qu'un Dogma F8 standard pour économiser 80 g dans le châssis (bien que vous deviez vous demander pourquoi, étant donné que la plupart des vélos professionnels sont bien en dessous de la limite de poids minimum de 6,8 kg de l'UCI).
Ensuite, il y a la théorie d'Anquetil, favorisée par des bêtes étranges pour qui le poids semble être tout autant un état
de l'esprit en tant que propriété physique. Les signes révélateurs incluent des choses comme changer votre bidon sur votre maillot pour rendre votre vélo plus léger pour les montées, sans penser à transporter un peigne dans votre poche arrière.
Polar opposé à cela est l'attitude Merckx, où la stabilité, la force et la sécurité sont rois. Les tenants de cette théorie soutiendront qu'au moins l'un des deux cadres fissurés de Froome lors du Tour aurait pu être évité s'il s'était contenté d'un F8 régulier.
À 5,11 kg (56 cm) sur la balance des cyclistes, on peut dire sans se tromper que le Fuji SL 1.1 est tout à fait dans le camp de Froome, bien qu'examinez attentivement la liste de construction et vous verrez des touches d'Anquetil. Quant aux indices de Merckx ? Cela dépend de vous.
Richesse et sécurité
L'UCI a introduit la règle 1.3.019 en 2000, stipulant que "le poids du vélo ne peut pas être inférieur à 6,8 kg". Ce chiffre arbitraire a été conçu pour empêcher les pros de rouler sur des vélos dangereusement légers qui étaient sujets à l'échec, ainsi que pour uniformiser les règles du jeu pour les équipes avec des budgets plus petits. Pourtant, en vérité, les vélos professionnels pèsent généralement moins de 6,8 kg. Au départ, certaines équipes trichaient le système en laissant tomber des glaçons dans les tubes de selle pour la pré-pesée du ballast, mais les commissaires ont vite compris. Les mécaniciens attachent désormais des poids en plomb (généralement sous la coque du boîtier de pédalier pour maintenir le centre de gravité bas) pour compenser la différence.
C'est loin d'être idéal, et Fuji dit que la règle a depuis longtemps dépassé son objectif. "Je ne pense pas qu'il y ait un risque que les vélos deviennent trop légers, en particulier avec les tests EN et ISO, qui garantissent que le cadre et les composants sont sûrs", déclare Steven Fairchild, chef de produit mondial. "De plus, l'UCI révisera bientôt sa limite de poids minimum."
Quand cela arrivera n'est pas clair - c'est évoqué depuis plusieurs années maintenant - mais une chose est sûre: le SL 1.1 rit dans les po-faces de l'UCI.
Froomedog
Remplaçant ostensiblement le Fuji Altamira SL (voir numéro 26), un vélo qui pesait 6,11 kg hors de la boîte, le SL 1.1 perd 237 g sur le jeu de cadres - 110 g du cadre pour le faire tomber à 695 g et un 127 g pour obtenir une fourchette de 293 g.
Pour justifier son surnom abrégé "Super Light", les tubes principaux du SL ont des bords carrés. Fairchild dit que cela permet l'utilisation de fibres de carbone à plus haute résistance (donc moins de matériau est nécessaire), qui ne peuvent être utilisées que si elles peuvent être posées à plat, conformément aux côtés plats du tube. La fourche est conçue autour du même principe, étant presque semblable à un diamant en coupe transversale. Il a également été renforcé avec une nervure le long de chaque jambe, ce qui, selon Fairchild, n'ajoute que 12 g, mais contribue à rendre la fourche 18 % plus rigide que son prédécesseur.
Crucialement, cependant, il y a moins de joints collés sur le SL - seulement quatre, qui sont nécessaires pour connecter les haubans au triangle principal, par opposition aux sept jonctions de tubes collés globales sur l'Altamira. Moins de joints signifie moins de matériau et surtout moins de résine, ce qui se traduit par un cadre plus léger. Froomey serait ravi.
Maître Jacques
La liste des spécifications est enviable, mais elle m'a laissé un peu perplexe dans certains domaines. Les roues Reynolds RZR à rayons en carbone sont parmi les plus légères du marché, à 968 g pour la paire. De même, les pneus tubulaires Vittoria Crono CS de 22 mm à 165 g chacun. Et c'est la même histoire avec les freins de la société américaine Eecycles - merveilleusement conçus, les Eebrakes pèsent 152 g (sans plaquettes), 100 g de moins que les étriers Sram Red qu'ils remplacent, et je dirais qu'ils fonctionnent tout aussi bien.
Le combo selle et tige de selle Ritchey de 251 g aide également, avec la tige de selle taillée pour éliminer l'excès de poids. Même le casque utilise des roulements super légers de FSA qui permettent d'économiser 9 g par rapport à leurs équivalents conventionnels, tandis que la chaîne de KMC permet d'économiser 14 g supplémentaires par rapport au Sram Red d'origine.
Tout indique que Fuji veut repousser les limites de la légèreté, mais je pense qu'il aurait pu faire plus. Comme Anquetil et son peigne, il y a une juxtaposition dans certaines zones de la construction. Par exemple, le pédalier double standard aurait pu être une version compacte plus légère, et le cockpit aurait pu être une création exotique en carbone, par opposition au kit interne d'Oval Concepts. Une tige de 70 g d'AX-Lightness et des barres de 155 g de Schmolke, par exemple, permettraient d'économiser plus de 70 g à elles seules. Vous auriez même pu spécifier les boulons de bouteille en carbone de ce dernier.
J'ai posé cela à Fairchild et il a expliqué que les performances, le confort et la longévité étaient des considérations clés, et que Fuji voulait que le SL 1.1 soit un «vélo grand public». Mais avec un prix de 8 499 £, c'est à peine ça, alors pourquoi ne pas tout faire ? Et bien que ces mises à niveau de tige et de barre auraient ajouté respectivement 510 £ et 310 £, je ne douterais pas une seconde de leurs performances, ni qu'un client avec 8 £.5k à dépenser ergoterait sur le surcoût. Pourtant, tout cela pâlit plutôt dans l'insignifiance quand on considère le trajet.
Le cannibale
J'ai eu la chance d'interviewer Eddy Merckx il y a quelque temps, et il a dit qu'il n'aimait pas les vélos légers "parce que vous ne pouvez pas aller vite dans les descentes". Luis Ocaña avait l'habitude de rouler sur un cadre léger et des roues légères, et il avait l'habitude de planter beaucoup. '
C'est un point intéressant et je suis d'accord pour dire qu'il est vrai pour la plupart. Les vélos lourds se sentent plus stables à la vitesse, et selon votre position, vous pourriez être prêt à sacrifier une certaine facilité d'escalade pour un sentiment de sécurité et de fiabilité. Et si vous pouviez avoir les deux ? Eh bien, avec le Fuji SL 1.1, vous le pouvez presque.
J'ai testé l'Altamira SL il y a plus de deux ans, et même maintenant, c'est l'un des meilleurs vélos polyvalents non personnalisés que j'ai jamais pilotés. La bonne nouvelle est que le SL 1.1 s'appuie dessus et le rend encore meilleur. Il n'y a pas de surprise avec sa capacité d'escalade - il pèse un peu plus qu'un chat et grimpe tout aussi agilement. Pourtant, étonnamment, ses prouesses en escalade sont en fait l'une des moindres cordes à l'arc du SL. Là où il excelle vraiment, c'est dans sa maniabilité.
Comme pour son prédécesseur, l'empattement est court à 983 mm, de même que les bases à 405 mm, et le tube de direction mesure 155 mm de haut. Ajoutez à cette piste de fourche réduite et à un cadre compact et vous obtenez un vélo tendu et réactif qui est exceptionnellement vif et précis dans les virages. Il y a une mise en garde, cependant. Comme il était si léger, j'ai ressenti le besoin de faire un effort conscient pour «enfoncer» les roues dans des virages plus rapides et plus longs pour la traction, en poussant fort sur le pied extérieur. Cela dit, une fois que je me suis adapté aux besoins du SL, j'ai pu tailler des arcs profonds et rapides beaucoup plus rapidement que je n'avais jamais osé auparavant. En tant que vélo critique, ce serait fantastique, et les roues Reynolds RZR ne laissent rien non plus dans les enjeux d'accélération.
Cependant, ces virages deviennent épais et rapides lors de la descente, et le SL évite l'impératif Merckx. Ce n'est pas capricieux - le cadre a suffisamment de flexibilité pour l'aider à bien suivre tout en étant suffisamment rigide au niveau des pédales et lors du serrage de la barre - mais j'ai conduit des vélos plus stables, et il m'a fallu du temps pour m'adapter à son style ouvertement racé de équitation. Cela demande de la concentration, mais une fois que j'ai réussi à me hisser au niveau du SL, j'ai trouvé un vélo qui est à presque tous égards exceptionnel.
À la réflexion, peut-être que c'est parfaitement bien tel qu'il est - une bête tout droit sortie de la boîte.
Spécification
| Fuji SL 1.1 | |
|---|---|
| Cadre | Fuji SL 1.1 |
| Groupe | Sram Rouge 22 |
| Freins | EEcycleworks EEbrake |
| Chaîne | KMC X11SL |
| Barres | Oval Concepts R910SL |
| tige | Oval Concepts 777SL |
| Tige de selle | Ritchey SuperLogic Vector Evo |
| Roues | Reynolds RZR 46 tubulaire |
| Poids | 5.11kg (56cm) |
| Contact | evanscycles.com |
